Hafid Mourbat


Hafid Mourbat
Empreinte Digitale
Gravure avec des caractères mobiles de typographie

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Christine Keyser
Génétique
Universités à la Faculté des Sciences

Professeur des Universités à la Faculté des Sciences de la Vie de Strasbourg, j’enseigne la génétique à des étudiants de Licence et de Master. Parallèlement, je mène des travaux de recherche consacrés à la caractérisation génétique des individus issus de sites funéraires anciens afin de mieux comprendre l’histoire des populations humaines du passé. Je suis également expert en criminalistique et apporte mon concours à la justice pour confondre des suspects ou redonner une identité à des personnes non identifiées. Ce domaine de recherche semble assez éloigné de l’art si ce n’est que de nombreux artistes ont pu s’inspirer des profils génétiques, établis pour caractériser un individu, et en faire des œuvres originales.

Le travail artistique d’Hafid Mourbat m’a beaucoup plu car il évoque les empreintes digitales utilisées depuis le début du 20ème siècle en sciences criminelles pour ficher puis rechercher un suspect et l’identifier. Nous avons travaillé ensemble avec l’idée de souligner l’importance prise par la génétique dans les enquêtes judiciaires au cours des trente dernières années. En effet, les empreintes génétiques permettent d’identifier un individu à partir de l’acide désoxyribonucléique (ADN) contenu dans les cellules du corps humain ; elles sont une alternative ou un complément indispensable pour les enquêteurs lorsque les traces digitales sont absentes d’une scène de crime ou inexploitables.

La planche en couleur d’Hafid Mourbat symbolise pour moi la variabilité ou polymorphisme génétique qui existe entre les individus et qui permet de les distinguer les uns des autres. En effet, chaque individu est unique et la technique des empreintes génétiques permet de révéler cette unicité de l’individu et de l’utiliser en contexte judiciaire. La seconde planche d’Hafid Mourbat représente selon moi une empreinte digitale originale puisque constituée d’une suite de caractères (et non de crêtes et plis dermiques), dans laquelle se sont glissées des séquences d’ADN. En effet, l’information génétique qui caractérise chaque individu, est codée dans l’ADN grâce à 4 bases qui sont l’Adénine, la Thymine, la Cytosine et la Guanine (symbolisées par les lettres A, T, G et C). L’enchainement de ces 4 bases (ou lettres) détermine une séquence d’ADN pouvant être propre à chaque individu. L’œuvre d’Hafid Mourbat abrite les deux petites séquences “ACGTCTTGCAATGATTACCTAGGCAAAC” et “CCTCACTTGTAT” tel un clin d’œil de l’empreinte digitale à l’empreinte génétique.

En plus d’être hautement significatives à mes yeux, ces deux œuvres sont à la fois contemporaines et intemporelles puisqu’elles symbolisent toutes les deux l’empreinte que l’Homme laisse à l’Histoire.

As a University Professor at the Faculty of Life Sciences of Strasbourg, I teach genetics to undergraduate and graduate students. At the same time, I conduct research on the genetic characterization of individuals from ancient funerary sites to better understand the history of past human populations. I am also an expert in forensic science and assist judicial investigations to confront suspects or establish the identity of previously unidentified people. This field of research may seem rather far from art, but many artists have been able to draw inspiration from the genetic profiles established to characterize an individual and to make them into unique original works.

I particularly liked the artistic work of Hafid Mourbat because it evokes fingerprints which have been used since the beginning of the 20th century in criminal sciences to create a file, then search for a suspect and identify them. We worked together to emphasize the importance of genetics in forensic investigations over the last thirty years. In fact, genetic fingerprints make it possible to identify an individual from deoxyribonucleic acid (DNA) contained in the cells of the human body; they are an alternative or indispensable complement for investigators when the digital traces are absent from a crime scene or unusable.

The colored plate of Hafid Mourbat symbolizes for me the variability or genetic polymorphism that exists between individuals and that makes it possible to distinguish them from one another. In fact, each individual is unique, and the technique of genetic fingerprints makes it possible to reveal this uniqueness of the individual and to use it in a judicial context. The second board of Hafid MOURBAT represents, in my opinion, an original fingerprint since it consists of a sequence of characters (and not crests and dermal folds), into which have slipped DNA sequences. Indeed, the genetic information that characterizes each individual is encoded in DNA, thanks to 4 bases which are Adenine, Thymine, Cytosine and Guanine (symbolized by the letters A, T, G and C). The sequence of these 4 bases (or letters) determines a DNA sequence that can be specific to each individual. The work of Hafid Mourbat houses the two small sequences “ACGTCTTGCAATGATTACCTAGGCAAAC” and “CCTCACTTGTAT” as a nod to the fingerprint.

In addition to being highly significant in my view, these two works are both contemporary and timeless as they both symbolize the imprint that Man leaves upon History.